PÂTÉ À LA CARMEN
Depuis 2007, notre association participe au défilé costumé de la fête communale en septembre, dite « Fête du pâté à la Carmen ».
Bien que nous soyons des historiens locaux distingués, nous n’avons pas la clé de cette appellation curieuse.
Les anciens proposaient deux origines possibles :
Un talentueux cuisinier nommé Kermann, Alsacien réfugié après la guerre de 1870, aurait donné son nom – légèrement altéré par la suite – à ce pâté de viande.
Or nous n’avons pas de trace de Kermann dans les recensements postérieurs à la guerre de 1870. Il est vrai qu’ils ne sont effectués que tous les 4 ans : 1872, 1876, 1880… Cet as du fourneau a pu passer entre leurs mailles.
La seconde hypothèse joue sur la recette du pâté, qui n’est rien de plus qu’un simple pâté à la viande, ou plus communément dit « à la carne ». Les habitants d’autrefois auraient déformé ce mot jusqu’à prononcer : « à la carmen »…
Pourquoi pas ? À l’appui de cette explication, nous avons une suggestion : M. Debled qui était charcutier vers 1900 avait épousé une jeune bavaroise nommée Marguerite Cuntz. Cette dame aurait pu prononcer avec un charmant accent le mot « carne », et l’humour des clients aurait fait le reste ?
Une question que nous n’avons pas résolue est l’ancienneté de cette expression. Car, dans les articles de journaux des années 30, il n’est pas fait mention de ces petits pâtés « à la Carmen ». Il n’est question que des « pâtés de la Saint Côme », patron de la paroisse avec Saint Damien, tous deux traditionnellement honorés en ce jour de la fête communale qui fut autrefois fête paroissiale.
Alors ? Affaire à suivre.
Ce qui n’empêche pas les festivités !
Dont le défilé traditionnel.
En 2007, pour notre première grande manifestation publique, nous avons voulu faire revivre les Montessonnais d’autrefois. Tous les personnages cités ont réellement existé. Notabilités ou citoyen(ne)s lambda, nous avons trouvé leur nom au cours de nos recherches.
Et voici le casting :
Au 1er plan, notre vedette locale : Perrette du Four et son nourrisson le petit Louis XIV dans son carrosse d’enfant drapé d’un soleil d’or (notre présidente Chantal Durand et son petit fils ; la maman prenait la photo…).
Derrière, à gauche : La marquise de Feuquières, dernière propriétaire de la seigneurie de Montesson en 1791, guillotinée en 1794 (Martine Cret).
Près d’elle, Mathieu Denis Picque, vigneron, volontaire en 1793, soldat de l’an 2 (Denis Boussange).
Derrière lui, Marie Louise Guyard, vigneronne en 1789 (Eliane Lévy).
À sa gauche, l’officier de la garde de Louis XIV en grande tenue est Claude Dodieu qui fut seigneur de la Borde (Jean-Pierre Cret).
Et Alfred Lesage le bagnard, communard déporté en Nouvelle-Calédonie en 1871 (Lucien Durand).
Derrière la marquise se tient Marie Catherine Philippe épouse de René Chevillon, un des signataires du cahier de Doléances (Danièle Galibert, descendante desdits !).
À gauche de Danièle, l’homme au chapeau noir est Jean Nicolas Fleury dit « Badin », cultivateur à la fin du 19ème siècle. Son sobriquet lui venait de son attachement à Napoléon III surnommé « Badinguet » (Sébastien Launois).
Retour au centre : ceint de son écharpe, Jean Baptiste Soyer est le 1er maire élu au suffrage universel (masculin) en 1848. (Jean-Pierre Ollivier).
Devant lui, l’enfant Philippe Dreux qui sera lui aussi maire en 1832 (Paul Ollivier).
À droite maintenant : à côté du maire et en retrait se cache M. Monduit, propriétaire de l’ancien parc seigneurial, républicain, candidat à la députation en 1871 sur une liste conduite par un fils de Garibaldi (Jean Claude Oper), et devant lui c’est la Carmen mythique (Marie Laure Oper).
La dame au chapeau rouge est Barbe Middleton, veuve d’un apothicaire d’Outre-manche exilé avec Jacques II à Saint Germain en Laye, et propriétaire d’une résidence secondaire à Montesson (une amie d’amis…).
La petite fille est Marguerite Victoire Lambert, écolière en 1789 (Louise Ollivier).
À côté de la dame au chapeau rouge, pose la citoyenne Lefèvre, qui était l’institutrice du village en 1789 (Valérie Decastille).
À ses côtés Rosalie Botrel, la première bretonne arrivée à Montesson en 1854
(Béatrice Moellic).
Et enfin, avec son tablier rayé, Marie Chicaneau, simple citoyenne (Anne Pinilla Lopez).
En 2008, le thème était la Chine.
Nous avaient rejoints : Andrée Benjamin, Annie Gautier, Roger Héry, Frédérique et Zoé Rogé, Jean Marie Spitz, Martine Terris.
En 2009, le thème était les provinces françaises, nous étions tous en Bretons-Bretonnes, nos provinciaux privilégiés.
À notre passage, les Bretons de Montesson déchiffraient nos pancartes où ils retrouvaient des prénoms du terroir et le nom de leur commune d’origine ! Philomène de Ploufragan, Marie Yvonne de Plouagat, Joséphine de Bringolo, Rosalie du Merzer, Mathurine de Saint Jean Kerdaniel…
En 2010, on a joué sur les noms des chemins en rapport avec l’eau, thème de l’année.
C’était aussi une façon de faire de la publicité pour notre livre sur les chemins.
En 2011, le thème était l’aviation, il était facile de rappeler les dirigeables de 1906 et Trajan Vuia.
Mais beaucoup d’entre nous avaient déserté… On n’a pas fait la photo sur les marches.
En 2012, il n’y avait pas de thème imposé, mais les jeux olympiques de Londres venaient juste de s’achever.
Nous avons rappelé les exploits de Léon Johnson, maire de Montesson de 1919 à 1928 et néanmoins champion olympique de tir en 1908 (à Londres !) et 1920, champion du monde en 1913 aux EU, plusieurs fois champion de France, gloire de la Pro Patria dont il fut aussi le Président. Nous n’étions que 7, mais notre toute neuve banderole signalait notre participation.
Le groupe en marche…
Munis chacun de notre pancarte d’identité, comme pour une manifestation, nous avons, à la fin du défilé, immortalisé ce moment historique sur les marches de la mairie.
Nous avons partagé les marches de la mairie avec le groupe des peintres amateurs de l’APAM (Association des Peintres Amateurs de Montesson).
À partir du fond : Valérie, Sébastien, Jean Pierre, Annie, Anne, Danièle et Martine.
Les 4 astronautes : Jacques Fouché, nouvel adhérent ; Roger, Annie, Anne.
Ici deux petits nouveaux, Bernadette et Jean Pierre Nerré. Les fidèles : Martine, Jacques et Annie à demi cachée. Invisibles : Danièle et Anne.