Loi du 9 décembre 1905 :
Article 1er : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte…
La Loi a été approuvée par 341 députés sur 574, et par 179 sénateurs sur 282. Mais les députés et sénateurs de la Seine et Oise ont voté contre, à l’exception de JB. Argelies, député de Corbeil, et de Maurice Berteaux, le député de notre circonscription !
En vertu de la loi, un inventaire des biens dus culte doit être dressé, certains revenant à la commune, les autres laissés à disposition de l’association appelée à remplacer la fabrique, le groupe des paroissiens administrateurs de ces biens.
Église de Montesson. Vitrail offert par la municipalité en 1874
Le 8 mars 1906 à 10h du matin, le maire Marcel Marigné (fils de Martial) assiste à l’inventaire, en présence du curé et de membres de la fabrique : «A notre arrivée à l’église nous avons été accueillis par M. Tronet, desservant de la succursale qui, en son nom et au nom de la fabrique nous a donné lecture d’une protestation … nous en avons donné acte et déclaré qu’elle serait jointe au procès-verbal des opérations ». Le curé Tronet et Louis Victor Fleury, président du conseil de fabrique, refusent de signer l’inventaire : la mauvaise humeur est certaine, mais la résistance reste modérée en dépit des injonctions du pape Pie X qui ordonne aux catholiques de ne pas se conformer à la loi. À Montesson, les forces de l’ordre n’auront pas à intervenir comme cela se produit dans d’autres communes.
La loi de 1905 fait de la laïcité un principe fondamental de notre pays : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », ainsi l’affirme l’article 1 des Constitutions de 1946 et de 1958.
Interrogé par « Mémoire et Histoire de Montesson », M. l’Abbé Turroques, curé de la paroisse, approuve cette loi. Il voit « dans le principe de laïcité la garantie de la liberté de conscience de chacun et le respect de toutes les religions. Cette loi est bonne pour les Français et bonne pour l’Eglise. Il est bon que les communes et l’Etat prennent à leur charge l’entretien des édifices des cultes ». Mais, ajoute-t-il, « la laïcité ne doit pas nier le fait religieux ni devenir une religion d’État ».
Les registres de l’époque évoquent de nombreux incidents liés à la laïcisation de la vie publique. Nous en parlerons dans un prochain bulletin.
Sources : copie du procès verbal de l’inventaire, archives municipales.